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"La justice est trop clémente avec l'alcool au volant" (Lu dans l'Action Républicaine, le 14.11.2018)

 

Avocat au Barreau de Paris, spécialisé dans la défense des victimes d’accidents de la route, Vincent Julé-Parade a perdu sa mère en 1995, tué par un chauffard ivre. Au fil des années, il s’est alors impliqué dans de nombreuses associations de lutte contre l’insécurité routière (notamment la Fondation Anne-Cellier), a travaillé en lien avec la Sécurité Routière. C’est notamment dans ce cadre qu’il contribué, avec d’autres jeunes engagés pour la sécurité routière, à la création de l’opération « Sam, celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas ! » mais également à la mise en place du permis probatoire entré en vigueur en 2003. Le 13 novembre 2018, il plaidait devant le Tribunal correctionnel de CHARTRES.

Accident de la route - novembre 2017

Le 13 novembre 2018, Maître Vincent Julé-Parade plaidait devant le Tribunal Correctionnel de CHARTRES, défendant deux jeunes filles, originaire de Thiron-Gardais blessées lors d’un accident de la route en novembre 2017. L’une d’entre elle avait été très gravement blessée à la colonne vertébrale ainsi qu’à l’abdomen. L’une d’entre elle avait été très gravement blessée à la colonne vertébrale ainsi qu’à l’abdomen.

A l’origine de l’accident, un retour de soirée, une jeune conductrice qui s’était déjà vu invalidé son permis pour alcool au volant, une vitesse manifestement excessive, une conduite avec un taux de plus d’un gramme.

La conductrice comparaissait devant les juges pour blessures involontaires avec au moins deux circonstances aggravantes. Elle encourait 5 ans d’emprisonnement.

Tout au long de sa plaidoirie, Maître Vincent Julé-Parade n’a eu de cesse de rappeler l’importance des choix faite par la conductrice : celui de se proposer de conduire alors qu’elle n’avait plus son permis, celle de boire alors qu’elle s’était engagée à ramener ses amis, celle de rouler manifestement trop vite et ce malgré les demandes des passagers de la voir ralentir.

« La sanction, elle la connait. Elle n'a plus l'excuse de l'ignorance. Elle fut condamnée une première fois, son permis fut invalidé pour cause d’alcool au volant. Le message, elle ne l’a pas entendu. Elle comparait une nouvelle fois, pour blessures involontaires. Quelle sera la prochaine étape ? La mort ? L’homicide involontaire ? La justice doit aujourd’hui adresser un message clair et ferme. Pour elle, mais aussi pour les autres. Ceux qui seraient tentés de faire de même »

Et d’ajouter la nécessité de lutter avec fermeté contre l’alcool au volant, deuxième cause d’accidents mortels et corporels « Aujourd’hui, la poche de résistance est plus du côté de l’alcool que sur celui de la vitesse. Le problème de l’alcool c’est qu’il y a un fort lobby qui fait que l’on est encore très très clément avec l’alcool au volant ».

Au final, la prévenue, qui était sous l’emprise de l’alcool, écope de huit mois de prison avec sursis accompagné d’une mise à l’épreuve de deux ans. De plus, en peine accessoire, elle a interdiction de repasser le permis pendant un an.

« Ce jugement m’interpelle ! » déclarait Maître Julé-Parade à la sortie de la salle d’audience.

Et l’avocat de poursuivre son réquisitoire : « Pour la prévenue, cette décision du tribunal de huit mois de prison avec sursis ne changera pas la face du monde. Le but ce n’est pas d’envoyer les gens en prison mais c’est le message. Il n’y a aucun fléau sociétal contre lequel on a lutté, notamment d’autres faits (vitesse, drogue au volant, etc.) sans que la justice n’y joua un rôle d’application et de régulation. La teneur des décisions judiciaire fixent, qu’on le veuille ou non, la norme des comportements non acceptables. La conductrice qui a blessé mes clientes encourait jusqu’à cinq ans d’emprisonnement au vu de son casier judiciaire. Et au final, elle n’a aucun jour de prison ferme. Ce qui m’interpelle, c’est de savoir que si on lui offre encore une chance, ne lui offre-t-on pas, en plus, l’opportunité de récidiver ? Enfin, lors des débats, on a pu constater que plusieurs dossiers étaient en lien avec des gens qui ont eu une conduite dangereuse qui n’a pas fait de blessés. On leur envoie quoi comme message : Allez-y continuez ! »

 

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