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Drame routier d'Aulnay-sous-Bois : la réponse de la justice devra être implacable

Un chauffard poursuivi par la police a brûlé un feu rouge et percuté violemment une voiture ce dimanche 25 avril 2021 à Aulnay-sous-Bois, tuant une mère et son fils. Pour Maitre Vincent Julé-Parade, avocat spécialisé dans la défense des victimes de la route, la réponse de la justice devra être implacable.

Ma première pensée va naturellement pour le mari et père des victimes, ainsi que pour toute la famille écrasée par la mort et la souffrance causée par autrui.

Je ne puis m’empêcher de m’interroger sur la réponse judiciaire qui devra être apportée face au comportement du chauffard à l’origine de l’accident.

Depuis plusieurs mois, malgré la baisse régulière du nombre de tués et de blessés dans des accidents de la circulation, certains comportements, d’une gravité extrême, caractérisés par des prises de risque hors normes, viennent meurtrir des familles paisibles.

Le cas du chauffard d’Aulnay-sous-Bois n’est qu’un exemple. On voit se multiplier des courses-poursuites avec la police ou entre chauffards, des vitesses outrancières au mépris des règles élémentaires du Code de la route, des conduites sous l’emprise de taux d’alcoolémie extrêmement élevés ou après consommation de stupéfiants. Derrière cet ensauvagement de nos routes, ce sont des jeux avec la mort, et principalement celle des autres usagers de la route.

À Aulnay-sous-Bois, comme souvent, le mépris du chauffard ne s’est pas arrêté à sa prise de risque. Ce dernier n’a pas hésité à poursuivre sa fuite à pied contre toute raison. Derrière cette fuite, le mépris pour les conséquences dramatiques de l’accident qu’il venait de causer. Aucune pensée pour les victimes n’a semblé animer cet individu.

En tant qu’avocat des victimes de la route, ces comportements ne peuvent échapper à la réponse la plus ferme possible de la Justice.

Pourtant, j’avoue être régulièrement abasourdi par la discordance des peines prévues par le Code pénal et des peines réellement prononcées. La semaine dernière encore, devant le tribunal correctionnel du Mans, dans le cas d’un individu qui avait tué mon client à l’occasion d’un dépassement dans un virage, à 150 km/h, suivi d’une fuite à travers champs, la peine prononcée se réduisait à trois ans dont 18 mois avec sursis alors même qu’il encourait 7 ans.

Au mois de décembre, devant le Tribunal correctionnel de Béthune, un individu ayant tué ma cliente lors d’un accident causé par l’alcool, les stupéfiants, et en défaut de permis de conduire, présentant pas moins de 31 mentions à son casier judiciaire dont 18 en matière de délinquance routière, n’était condamné qu’à 5 ans alors même qu’il encourait 10 ans selon le Code pénal.

Les peines prévues par le Code pénal ont-elles encore un sens aujourd’hui ?

S’il est indiscutable qu’un accident de la route ne découle pas d’une volonté du chauffard de tuer ou de blesser sa victime, il n’en est pas moins vrai que la prise de risque est quant à elle parfaitement volontaire, en toute connaissance de cause des dangers encourus pour soi-même et pour les autres.

Il est impératif que la justice arrête de faire preuve de mansuétude et qu’enfin un jour, le maximum de la peine encourue puisse être prononcé.

Prenant pleinement conscience de l’extrême gravité du comportement du chauffard d’Aulnay-sous-Bois, du fait que le comportement à l’origine de l’accident se trouve aux confins du volontaire et de l’involontaire, je ne puis qu’espérer que la justice saura ne faire preuve d’aucune clémence et y apporter la réponse parfaitement justifiée.

 

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